La vie en cabane à Mayes

 

Salut! Bon je prends un peu de temps pour écrire sur le blog, enfin!

Depuis que je suis arrivé à Kerguelen, j'ai passé beaucoup de temps sur une île qui s'appelle Mayes. Je vais donc vous raconter le déroulement des premières journées sur le terrain à Mayes (Merci le journal de bord!). 

 

Tout a commencé dimanche 22 novembre. Nous partons à 6h40 avec le chaland (bateau naviguant dans le Golfe qui nous dépose quand nous allons sur les îles comme Mayes). La nourriture a été mise dans des touques et les affaires perso également (gros barils bleus en plastique rigide).

On dépose dans un premier temps l'équipe de l'île verte (Thimothée, Samara et Laura) qui vont passer 3 semaines à étudier les Pétrel :)

Bonne manip à Verte!

 

Et on arrive devant notre île 😁 c'est une joie immense de découvrir cette terre avec la cabane en bas d'une petite falaise. C'est vraiment magnifique!

On y est presque!

C'est Mayes!

Premier dauphin de Commerson observé, les Skuas bagués B79 et B59 qui ne sont pas farouches et sont un peu comme deux petites poules de la cabane (même si bien sûr on ne cherche pas à les toucher et qu’on ne leur donne rien à manger, ça reste des animaux sauvages).

 Bonjour B79!

Le terrain commence le lendemain avec le contrôle des premiers terriers de Pétrel bleu et de Prion de Belcher (on dit en taafien qu’on fiste les terriers, ça n’a rien de vulgaire, c’est uniquement très représentatif de ce qu’on fait car on enfonce le bras dans des trous pour chercher des oiseaux qui s’y reproduisent et qui couvent à cette période un œuf). Lorsque des oiseaux sont trouvés, on les sort du terrier sans les lâcher et on regarde s’il a une bague sur la patte, si non on lui en pose une et on fait quelques mesures (mesure de l’aile, du tarse et du bec, pesée) et s’il en a déjà une on note le numéro de la bague et on le pèse.

Fistage de terrier!

Pétrel bleu

 

17h30, retour à la cabane l'auberge du gros pétrel rouge pour faire la vacation a la vhf avec la BCR (Bureau de communication radio) de la base. C'est un moment important car chaque équipe sur le terrain annonce qu'il va bien, qu'il est où va être a la cabane d'ici peu. C'est également le moment pour avoir un échange avec notre generette (Diane, la volontaire logistique) et faire un poin
t si on a besoin de contacter les chercheurs en métropole ou faire des demandes de pla
nning a distance pour anticiper les échanges de manipeurs ou l'arrivée de manipeurs en fonction des autres équipes, du chaland etc.

La journée s'est ensuite terminée par un bon repas en cabane et la mise en place des filets pour faire la première session de captures des Pétrel plongeur communs (et autres espèces se prenant dans les filets). On n'a pas eu une grande densité mais c'était cool de capturer des Pétrel bleu, Prion de Belcher et Pétrel plongeur communs :) la prochaine fois il y aura peut être des océanites 😁


Table de baguage, on est prêt!

Pétrel plongeur commun

Océanite de Wilson

 

2h, on part au lit!


Les captures au filet se feront les soirs où il y aura aucun vent ou très peu. Ce sont vraiment des soirées intéressantes avec des ambiances de chants d’oiseaux qui volent dans tous les sens incroyables. Je suis totalement dépaysé et je crois que je commence à réaliser que je suis vraiment à Kerguelen !

Une autre journée sera consacrée à arpenter les territoires des skuas pour compléter le comptage des couples nicheurs de l'île réalisé par Théo et que je vais poursuivre durant l'année. C'est un oiseau très intelligent qui 'e peut pas nous laisser de marbre même si on sait que c'est un prédateur redoutable des pétrel et autres petits oiseaux qu'on suit en terriers. Tous les couples de l'île sont suivis et chaque individu qui a pu être capturé dans les années antérieures à une bague métal à la patte gauche et une bague darvick sur la droite. Cette dernière permet d'identifier chaque oiseau à distance sans avoir besoin de le manipuler. On note donc où niche B59 ou C08 et s'il est couveur d'un ou deux œufs et qui est son partenaire. On regarde aussi quand il y a un couveur s'il y a un ou deux œufs. Théo l'avait dit que les skuas n'attaquent pas qu'ils font que de l'intimidation mais dans mon cas ils ont décidé d'attaquer lors du contrôle d'un nid et j'ai eu le droit à un coup de bec sur la tête qui laisse une petit blessure de guerre. 

 

Les couples ont chacun un petit territoire qu'il défend et ça nous facilite la recherche des nids avec les cris qu'ils émettent quand on s'approche. J'apprends à reconnaître un cris qui est caractéristique d'un oiseau sur œuf et la posture d'un couveur. J'ai aussi la chance d'entendre mes premiers poussins de skuas ! Ils sont tout mignons (je sais je trouve tout mignon), marrons, fluffly, avec leur démarche non assurée pour le moment à quémander la protection thermique de leurs parents.

Cette île splendide

Pachou à Kerguelen, il est heureux!

 

On oublie vite quel jour on est sur le terrain, les weekends n’existent pas et le terrain est rythmé par la météo (on ne dérange pas les oiseaux s’il pleut ou s’il y a trop de vent).

Nous avons le plaisir d’accueillir un manipeur pendant quelques jours. Pour explication, un manipeur est une personne qui n’est pas à Kerguelen pour travailler sur notre programme scientifique mais qui accompagne pour nous aider et compléter l’équipe quand c’est nécessaire. A l’occasion de l’arrivée d’une personne sur l’île on en profite pour faire un coucou à celles et ceux sur le chaland qui vont sur d’autres îles ou en reviennent pour rentrer sur base à Port-aux Français (=PAF).

Et voilà la description de la dernière journée à Mayes : Mardi 8 : réveil 5h30 pour être prêt à 6h50. Petit dej, rangement, nettoyage et dépose des touques et sac à 50m de la cabane où le chaland viendra nous récupérer.

Une fois fait, la suprise est de retrouver pas mal de monde sur le bateau. Une équipe part faire du recensement d'objets du patrimoine a Armor (puis Port Jeanne d'Arc) et une équipe part en loisir randonner jusque la base sur 5 jours.

On a donc la chance de pouvoir descendre à Armor et de profiter pour visiter cette ancienne base de saumon (tentative d'implantation de bassins d'élevage) situé au fond du golfe. On prend un peu de hauteur et je m'émerveille encore devant des paysages époustouflants 😁. Retour dans l'après-midi à PAF. La douche va faire du bien!

Quel plaisir de retrouver des visages familiers. Avoir du temps sur base est indispensable pour le bon fonctionnement de la base et la cohésion du groupe qui va passer l'année sur l'archipel de Ker. Tout le monde est bienveillant c'est vraiment agréable.

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