Ker 71

Hivernage à Kerguelen 

Il me semble important de vous expliquer en quoi va consister ma mission sur le district de Kerguelen et vous présenter cette Archipel incroyable et pourtant si hostile à l'Homme!


Pour commencer, il faut savoir que l'Archipel de Kerguelen est formé de 300 îles représentant une superficie de 7215 km² (c'est la taille de la Corse!). Elle possède un glacier culminant à 1850m (Mont Ross) et se situe entre 48°35'S,68°43'E et 49°44'S,70°35'E.








Sa découverte eu lieu au XVIIIe siècle lorsque la France en tant qu'empire colonisateur sillonnait les océans à la recherche de nouvelles terres fertiles afin de devancer l'Angleterre. Ce fut en 1772 que le commandant Yves-Joseph de Kerguelen-Trémarec aperçut pour la première fois cette Archipel qu'il pensait être le continent Antarctique. Il ne posera jamais le pied sur ces terres hostiles. 

Je ne vous raconte pas toute son aventure, vous pouvez la retrouver dans de nombreux ouvrages comme celui d'Isabelle Autissier. 

L'Archipel sera classée Parc National en 1938 puis intégrera les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) en 1955.



La base scientifique sur laquelle je m'apprête à partir 14 mois a été construite en 1951. Elle est composée de bâtiments militaires et scientifiques permettant à la fois d'assurer le fonctionnement de la base comme une petite société quasi-indépendante et de réaliser de nombreux protocoles scientifiques (faune, flore, astronomie, géologie etc.). 



Je parle de quasi-indépendance car sans les rotations du Marion Dufresne, la vie sur ces îles australes ne serait pas possible. C'est donc par l'intermédiaire des quatre rotations de ce navire océanographique que les districts de Crozet, Amsterdam et Kerguelen peuvent fonctionner toute l'année.





Parlons maintenant de ce pour quoi j'ai été recruté. Tout d'abord, il faut savoir que nous sommes la 71ème mission à Kerguelen. De nombreux hivernants sont donc allés avant nous sur ce territoire. 

Avec mes deux binômes Mélina et Cécile, nous partons sous la tutelle du CNRS de Chizé afin d'appliquer les protocoles des programmes scientifiques 109 et 394.

Le programme 109 a pour objectif d'étudier les oiseaux et mammifères marins comme sentinelles des changements globaux dans l'océan Austral (il existe depuis 60 ans!).

Le programme 394 vise à étudier plus particulièrement les oiseaux plongeurs (manchots) afin de comprendre les stratégies énergétiques de ces prédateurs marins et la variabilité physique er trophique de l'océan Austral.

L'ensemble de ces programmes vise à créer des modèles prédictifs sur l'avenir des écosystèmes marins et ainsi réaliser des prédictions sur les effets des changements climatiques dans les prochaines décennies. 



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