3 mois à Kerguelen !

 

Et oui, cela fait déjà 3 mois que j’ai atterrie à Kerguelen, c’est incroyable !

J’ai bien pris conscience de la chance que j’ai d’être ici, par contre il y a encore des territoires de l’archipel où je percute seulement que j’y suis vraiment et qu’on est qu’une poignée de personnes à y aller. C’est le cas par exemple de Mayes où régulièrement un manipeur me rappelle qu’on a le privilège d’être que deux ou trois en même temps sur cette île d’1 km sur 3 !! Et chaque fois ça m’émerveille de la même manière que lorsque que j’ai foulé le sol de cette île pour la première fois.

J’ai calculé, depuis que je suis à Kerguelen, j’ai passé 76 jours hors base (donc en cabane) dont 56 jours à Mayes sur 98 jours ! C’est pas mal!

La dernière fois que j’ai publié, je partageais avec vous une manip à Mayes. Cette fois, je vous propose de vous raconter où je suis allé depuis que je suis à Kerguelen. Je ferai ensuite des articles séparés afin de développer ce qu’on fait comme suivi selon où on va.

Bon comme j’ai déjà radoté, je vais très régulièrement à Mayes, île uniquement dédiée à la science. Cela signifie qu’aucune expédition loisir n’est autorisée sur cette terre. En dehors de nos équipes ornitho, seule l’équipe des Ecobios (VSC étudiant la flore des milieux humides et des invertébrés) viennent 1 ou 2 fois par an pour y faire des inventaires. C’est pour ça que la cabane est tant réputée pour être la maison de l’ornitho du programme 109 (moi en l’occurrence ! ^^). 




 

Je fais deux types de suivis, les premiers sont dits démographiques et les seconds sont des monitoring. Le suivi démographique correspond à étudier chaque année une zone d’étude précise, exhaustive sur laquelle on suit les oiseaux durant tout leur cycle de reproduction sur terre. C’est le cas pour de nombreuses espèces à Mayes : Skua subantarctique, Pétrel bleu, Prion de Belcher, Pétrel plongeur commun, Pétrel à tête blanche, Pétrel gris et Chionis.

Gorfou sauteur 

Chionis 

Le monitoring concerne uniquement le Gorfou sauteur à Mayes, il consiste en des dénombrements de la population sur l’ensemble de la côte de l’île à deux moments de la reproduction : pendant la couvaison et pendant l’élevage des jeunes. C’est deux périodes sont importantes car elles permettent d’estimer le taux de reproduction en prenant en compte les échecs sur œuf ou sur poussin.

Si on s’intéresse aux suivis réalisés maintenant sur le reste de l’Archipel, certains se déroulent au Cañon des Sourcils noirs au sud de Kerguelen avec le suivi démographique des Albatros à Sourcil noir et le monitoring (dénombrement sur photo) des Gorfou macaroni. 


 

Les autres suivis ont lieu sur la Péninsule Courbet, terre accessible à pied depuis Port-aux-Français. Ma binôme y passe beaucoup de temps dans le cadre du programme 309 qui étudie les oiseaux plongeurs (Gorfou macaroni et Manchot royal). On y fait aussi du suivi démographique de Grand Albatros (le plus grand oiseau au monde !) sur un secteur (Morne) et on fait du dénombrement des couples sur le reste de la Péninsule. On fait également du monitoring des Pétrels géants subantarctiques, des Manchots papou et des Manchots royaux pour lesquels deux colonies (Digby et Ratmanoff) sont prises en photo depuis les airs afin de dénombrer les couples (idem pour les Gorfou macaroni de Cap Cotter). 


 

Les deux dernières espèces qu’on dénombre également sur la Péninsule Courbet ne sont pas des bêtes à plumes mais à poils : l’éléphant de mer et l’otarie à fourrure de Kerguelen. Et oui on est polyvalent ! Ce sont des animaux également magnifiques qui ont énormément soufferts de l’arrivée de l’humain sur l’archipel et qui reprennent possession petit à petit de Kerguelen en s’y reproduisant et augmentant leur population petit à petit.

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