Ornithologue à Kerguelen, qu'est-ce que c'est?

 Et oui, jusqu'à présent, je vous ai parlé brièvement de ce que je faisais essentiellement à Mayes mais je n'ai pas décrit l'ensemble des espèces que je suis à Ker. Je vais donc y remédier tout de suite! :)



Mayes étant ma maison, je vais commencer par présenter les oiseaux que je suis sur cette île. J'ai déjà fait des éloges de cet endroit dans les articles précédents mais je crois que je peux encore insister sur la chance qu'on a en tant qu'ornithologue d'y travailler.

Il faut savoir que Kerguelen est une grande Archipel qui a vu arriver pas mal d'hommes (et des femmes plus récemment) qui n'ont pas toujours su comment respecter les espèces animales et végétales qui y vivent. Massacres d'otaries et d'éléphants de mer, vol d'oeufs d'Albatros, les Manchots n'ont pas été épargnés également pour leur graisse... Tout cela il y a maintenant des années heureusement. Mais la nature met du temps à se reformer, on voit encore des cicatrices dans les populations présentes sur l'île. Ces cicatrices sont d'autant plus longues à se résorber que d'autres facteurs sont venus s'ajouter à la liste des perturbations : les espèces introduites volontairement ou involontairement. 

Des espèces végétales aux espèces animales, chacune a eu un impact durable sur l'équilibre de la biodiversité de l'Archipel. Parmi les espèces animales, les plus connues sont les chats qui tuent des oiseaux en masse et les lapins qui mangent un peu tout ce qu'ils trouvent. Mais on trouve aussi des souris, des rats, des rennes selon où on se trouve. 

Maintenant, on essaie dans la mesure du possible de réparer les erreurs du passé ou au moins d'en étudier les conséquences.

Dans ce contexte, Mayes fait parti des îles épargnées au niveau des espèces animales introduites. Elle n'héberge que des souris qui n'ont pour le moment pas d'impact sur les oiseaux y nichant. Par contre, elle est comme beaucoup de sites visités par l'homme régulièrement très impactée par les espèces végétales invasives dont les graminées sont les plus visibles. Ces graminées modifient la composition des strates terrestres qui peuvent sur le long terme induire une diminution des sites de reproduction pour certaines espèces d'oiseaux.

  


 

Heureusement, pour le moment, l'île est toujours une arche de biodiversité aviaire avec des milliers d'oiseaux qui viennent se retrouver tous les ans afin de s'y reproduire.


Parmi les espèces que je suis, on retrouve le Skua subantarctique qui niche à même le sol, tout comme le Chionis (qui se met entre des rochers en bord d'eau), et ensuite de nombreuses espèces fouisseuses (nichant dans des terriers) comme le Pétrel bleu, le Prion de Belcher, le Pétrel plongeur commun, le Pétrel à tête blanche et le Pétrel gris. Nous suivons également une espèce de manchot : le Gorfou sauteur. Cette espèce niche dans les rochers des contours de l'île en groupes plus ou moins importants allant de quelques individus à une centaine d'individus. Je ne suis pas impartial mais je trouve toutes ces espèces tellement belles, intrigantes ou intelligentes pour certaines. Et les poussins sont tous aussi mignons!

  

  

Pour finir, nous avons aussi des espèces de passages ou nicheuses que nous ne suivons pas ou que nous ne suivons plus comme la Sterne de Kerguelen, le Prion de la Désolation, le Pétrel noir, l'Océanite de Wilson, l'Océanite à croupion gris, l'Océanite à ventre noir, le Canard d'Eaton, le Manchot papou, le Pétrel géant subantarctique et le Pétrel à menton blanc.

 

 

Si nous nous intéressons maintenant à la Péninsule Courbet, nous suivons sur sa partie Est la reproduction des Gorfou macaroni, des Manchot royaux, des Grands albatros (Albatros hurleur) et des Manchots papou. Nous avons également un suivi de bêtes à poils cette fois-ci avec les Otaries de Kerguelen et les Elephants de mer que nous comptons tous les ans à une période précise (au moment de la mise bas et de l'élevage des jeunes). Pour cette dernière espèces, nous avons également la chance d'aider un autre programme spécifique aux éleph afin de récupérer durant l'hiver des balises collées sur la tête d'individus faisant entre 200 et 400kg! :)

  

 

Les dernières espèces que nous suivons se situent à Sourcil noir avec les Albatros à Sourcils noir et les Gorfous macaroni.

    


  

Ce sont toutes des espèces incroyables qui sont capables de survivre dans des conditions très difficiles que ça soit sur terre pour se reproduire ou en mer pour se nourrir et nourrir leur/s poussin/s. Elles méritent l'admiration et qu'on fasse tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger!


 

 
 


 












































Commentaires

Articles les plus consultés